Mantokasowin
1997
Synopsis
Non, ne me touchez pas, reculez, reculez. Vous n’avez pas le droit de me toucher.
Je suis un renard, je suis une petite fille. Reculez, reculez.
Vous n’avez pas le droit de me regarder comme ça.
Je suis belle, mais je hais ma beauté à cause de vous.
Reculez, reculez… si vous me touchez, vous ne serez plus jamais capable d’aimer.
Si vous me touchez, vous gaspillerez la chance du renard.
Il n’y aura plus jamais de renard. Vous vivrez dans un désert de haine. Extrait de Mantokasowin
Il était une fois une petite fille nommée Wapan. Elle était orpheline. Un jour, elle alla se promener dans la forêt. C’est alors qu’elle vit un renard, un magnifique renard. Wapan essaya d’abord de s’en approcher, mais elle fut incapable, car le renard s’enfuit. Wapan décida d’entrer chez elle. Le lendemain, elle vit le même renard et elle lui posa enfin la question: Tan e pe nia totaman?
Le renard porteur d’avenir
Il y a plusieurs manières de faire Mantokasowin : Pakoseromowin, Sakipitcikan, Kosatcikewin…quand tu fais Mantokasowin, tu pars à la recherche de ta force intérieure. Tu regardes les choses avec ton coeur. Jean-Marc Niquay, comédien et membre du groupe de théâtre de guérison
En cette troisième année du théâtre de guérison, les acteurs sont maintenant formés. Certains quittent le groupe, d’autres poursuivent et des nouveaux se joignent. Ils doivent se dépasser et se détacher du succès que fut Sakipitcikan pour rejoindre leur propre vérité, leur conscience véritable. Dans leur sillage, des plus jeunes prennent exemple sur eux. Au sommet de l’exigence qu’est l’art théâtral, ils doivent à leur niveau faire des choix. Mantokasowin émerge de cette expérience théâtrale audacieuse. Il n’y a pas de filet pour protéger les acteurs. Ils improvisent, ils profèrent des paroles graves, très graves. En fait, ils touchent à l’essence même de l’art qu’est le théâtre où le jeu s’abolit pour être gestes et paroles sacrées, soit une manifestation de la spiritualité devant l’incontournable, une cérémonie de conjuration. La volonté de cet exercice théâtral est issue d’une nécessité et d’une exigence: aller plus loin, crever l’abcès. Pour les spectateurs, c’est un exercice difficile. Il y a des cris et des pleurs. On ne pourra pas aller plus loin.
Le théâtre de guérison est d’abord questionnement. Les enfants sont des renards magiques. La perte de notre capacité d’aimer, de nous émouvoir voila ce qui nous avilit, ce qui nous aliène. Pourquoi raconter des histoires? L’imagination et la naïveté sont au centre de toute enfance. La mort de l’imaginaire est le résultat de toutes les violences. La violence, l’abus, le viol sont le contraire même de l’imagination, ce sont des actes dépourvus de toute imagination.
Un renard porteur de chance passe, un messager du monde des ancêtres, un de ces joueurs de tours qui peut vous transporter au bout du monde ou mieux encore, au lieu le plus intime de vous-même. La vie est vaste et merveilleuse, sa libre et multiple réalité constitue le plus grand mystère. Yves Sioui Durand
Dates des représentations
- 27 au 29 juin 1997 – Manawan, Salle communautaire de Manawan
Équipe
Auteurs | Collectif sous la direction de Yves Sioui Durand
Metteur en scène | Catherine Joncas et Yves Sioui Durand
Interprètes | Yvon Dubé, Maria Echaquan, David Flamand, Jasmin Flamand, Jessica Flamand, Kim Flamand, Marie-Josée Flamand, Pierre-Luc Flamand, Jean-Marc Niquay, Joannie Ottawa, Tanyssa Ottawa, Thérèse Ottawa et Rosalia Petiquay
Coordonnatrice Manawan | Thérèse Ottawa
Apprentis formateurs | Jean-Marc Niquay et Marie-Louise Niquay
Directrice de production | Catherine Joncas
Directeur technique et son | Denis Lafontaine
Concepteur des éclairages et régisseur | Marlène Lucas
Scénographe et concepteur des costumes | Yves Sioui Durand
Accessoiriste | Yvan Ottawa
Producteurs | Mikisiw et Ondinnok