Projet Rhizome

Médiation Culturelle

Ce projet est détaillé sur un site web qui lui est dédié : Femmes Rhizome

Tout au féminin, ce projet de médiation culturelle imaginé par Ondinnok et le Centre de femmes – La Marie Debout propose un voyage en territoire autochtone à la découverte de soi, de ses ancêtres et de cet autre. Cet autre qui, bien que différent, nous révèle une partie de nous et de notre histoire. Après avoir marché dans les mocassins de Catherine tout l’automne 2014 à la découverte de l’univers féminin d’Ondinnok, les participantes ont entamé au début de 2015 la phase de création du projet. Poursuivant leur route, elles sont allées à la rencontre de 3 artistes autochtones dont la démarche s’inscrit dans le parcours d’Ondinnok et du Printemps autochtone d’Art DEUX. Trois femmes, trois horizons différents, trois formes d’expression et d’affirmation artistiques.

La langue et les mots avec la grande poétesse innue, Joséphine Bacon ; le corps et le mouvement avec la sensible chorégraphe mexicaine, Leticia Vera ; ainsi que la voix et le chant avec la lumineuse chanteuse et spoken word Métis, Moe Clark.

Seize mots provenant initialement du dictionnaire cri / français rédigé en 1872 par le Père Lacombe, étaient au coeur de ces ateliers. Ce même dictionnaire écrit par ce missionnaire de la Rivière Rouge qui a inspiré Catherine dans l’écriture de sa pièce Le rendez-vous / Kiskimew. Des mots qui, loin d’avoir été attribués par le fruit du hasard, ont eu une résonance et une signification bien particulière pour chacune d’entre elles. Du Cri à l’Innu, les ateliers leur ont permis d’en approfondir le sens et de partager par la suite ce chemin parcouru à la recherche de cette humanité qui dépasse les frontières culturelles.

Rhizome signifie pour moi la profondeur, le partage et l’apprentissage d’une nouvelle langue et d’une gestuelle dont l’amplitude me surprend à chaque atelier. Plus encore, ce projet fait s’entrecroiser en moi le passé et le présent et m’ouvre les yeux sur l’invisible, qui est aussi réel et vrai que le monde visible.  Roxane Thériault – membre du Projet Rhizome

Guidés par Catherine, ces douze ateliers ont mené à la création d’une oeuvre collective, présentée dans le cadre de la Soirée Rhizome. Afin d’honorer ces rencontres et cette part autochtone en chacune de nous, la phase de transmission s’est poursuivie à l’automne 2015. Ce fut l’occasion pour les membres du projet de partager leur expérience et de laisser une trace permanente.

Structure de propagation souterraine et de génération, le rhizome illustre la force de la cohérence de toutes et de la libre organisation des énergies. Le rhizome est un être végétal surprenant : on ne sait jamais comment, ni où il va se manifester. Cela correspond bien à l’organisation traditionnelle autochtone non hiérarchique et horizontale où l’apprentissage se base sur l’imitation et l’expérience. Ce projet de médiation culturelle a été rendu possible grâce au soutien financier du Programme Culture et Communauté de la Ville de Montréal. Il débouchera, nous l’espérons, sur une meilleure appréhension de l’art autochtone et de son inscription dans la cité.